Réunion

18h30 à Camp Hammond (Stamford, Connecticut). Henry Peter Gyrich, comme toujours, est le premier arrivé. Toujours élégant, il est revêtu dans cette atmosphère poussiéreuse et désertique d'un costume trois-pièces noir et blanc, de chaussures italiennes à boucles, d'une paire de lunettes noires et bien sûr d'une oreillette de téléphone. Infâme comme toujours, il arbore d'un air hypocrite sa coupe de cheveux roux en brosse et un sourire colgate des plus réussis. Il regarde sa montre, regarde autour de lui.

Derrière lui se dresse une installation militaire d'un tout nouveau genre. Personne n'en a jamais vu de semblable, si ce n'est les citoyens canadiens qui ont eu la chance de voir le centre d'entraînement du département K. Ici, sous peu, on entraînera des surhumains, des super-héros. C'est ici à Stamford que seront formés les futurs défenseurs surhumains crédités par l'Initiative et par-dessus tout par Tony Stark. Devant l'entrée d'un complexe vide et propre, Gyrich attend l'arrivée des futurs formateurs qui lui furent imposés par Iron Man.

Miss Hulk arriva devant la porte d'entrée.Elle déposa son manteau. Elle dit bonjour à Tony Stark. Elle lui demanda
Pourquoi sommes nous rassemblés ?

HJ : Miss Hulk c'est pas mal, la prochaine fois tu peux essayer un peu plus long, en détaillant davantage d'actions. Ici tu aurais pu aussi par exemple développer d'où tu viens, quel est ton état d'esprit, comment tu as été convoquée, etc Cela dit c'est pas perdu tu peux commencer ce genre de remarques au tour suivant.

Gyrich observa Miss Hulk qui pénétrait la première dans les locaux. Bien sûr il était quelque peu irrité qu'elle ne daigne pas même lui parler, mais c'était l'effet qu'il faisait, et tout de même il n'était pas peu fier d'intimider ainsi la communauté super-héroïque dans son ensemble. Entré lui aussi dans la salle qui servirait pour ce petit meeting de préparation, il prit un ton amusé pour faire remarquer :

"Tony Stark ne sera pas présent aujourd'hui, Mademoiselle Walters. C'est ici une armure vide que vous avez sous les yeux. Elle est ici pour... enregistrer et prendre acte de tout ce qui aura été dit aujourd'hui entre ces murs."

Finit-il, quelque peu amer. Il travaillait depuis toujours dans les services gouvernementaux, et pourtant, en tant qu'agent de liaison, il avait tenu la mauvaise habitude de détester chaque fois où on l'espionnerait. Le goût était plus âcre encore, puisqu'il savait que c'était intentionnel de la part de Stark de lui imposer cette torture. L'un travaillait pour la Commission aux Activités Surhumaines, l'autre dirigeait le SHIELD, la force d'espionnage et de maintien de la paix de l'ONU chargée de coordonner les surhumains du pays.

"Nous sommes ici, parce qu'il semble que vous ayez gagné le droit de bénéficier d'une promotion... Pour une raison qui au demeurant m'échappe totalement. Ce que vous et Stark faites de votre vie privée ne me concerne pas, cependant, je crois pouvoir dire que..."

Il ne put évidemment pas finir sa phrase, la jeune femme n'appréciant pas particulièrement la teneur sous-jacente de ses propos...

Jenifer Walters alias Miss Hulk , l'un des leaders du S.H.I.E.L.D. et collaboratrice de Stark, est venue par ses propres moyens à Stamford. Sa voiture est garée sur le parking à l'intérieur de la base militaire de Hammond.

La plupart des autres super-humains convoqués par la nouvelle direction du S.H.I.E.L.D. pour former les futurs éléments de l'Initiative sont acheminés par hélicoptère jusqu'au camp d'entrainement sur lequel règne une agitation fébrile : travaux de réhabilitation, camions déchargeant du matériel, contingent de soldats prenant leur quartier, mise en place des systèmes de sécurité...

Déjà Gyrich et Walters entend le flop-flop d'un transport qui se profile à l'horizon.
Le Sikorsky se pose bruyamment sur une plate-forme d'atterrissage en soulevant une puissante rafale de vent chargée de poussière.
Les pales ralentissent et les moteurs sifflent en refroidissant. La porte passager glisse pour laisser sortir prestement une escorte de 4 soldats armés de fusil d’assaut M-16 chargé de munitions explosives. Puis quelque chose de plus massif bouge lentement dans l’appareil, une patte après l’autre. Les muscles de la créature roulent sous de très larges d’épaules qui surplombent un impressionnant poitrail de gorille. La chose possède une musculature imposante et très développée recouvert entièrement d’un cuir épais et d'une longue fourrure soyeuse bleue sombre. Son corps, allongé et trapu, doit peser plus de 300 livres et se déplace sur 4 épaisses pattes musclées. Sa colonne vertébrale est aussi mobile que celle d’un félin. Redressé, il pourrait atteindre une taille de 6 pieds. L’envergure de ses membres antérieurs dépasse la longueur de son corps jusqu’à atteindre 7 pieds de long. Chaque patte se termine par des mains préhensiles armées de larges griffes sombres inquiétantes. Son visage aux traits lourds porte de nombreux traits animaux : mâchoire prognathe, crocs proéminents, oreilles saillantes et mobiles... et des yeux jaunes sans vie.
La Bête est vêtue d’une très large salopette de jean sur lequel tombent négligemment les pans d’une ample chemise à gros carreau brun, taillés spécialement pour lui. Il porte sur ses pattes postérieures d’énormes chaussures de cuir d’une pointure indéterminée. Il a sur l’épaule un sac à dos en tissu rempli de livres. De toutes petites lunettes en demi-lune reposent sur son nez épaté.

Le professeur Henry Philip MacCoy alias Le Fauve, héros mutant d’avant la guerre civile et éminent scientifique mondialement reconnu, descend à contre-cœur de l’hélicoptère dans lequel il a été sommé d’embarqué par un officier du S.H.I.E.L.D. qu’il aurait volontiers suspendu tête en bas pour lui faire descendre un peu de sang irrigué dans son cerveau manifestement en détresse anoxique. Mais il y avait eu déjà trop de violence ces dernières années et cela n’aurait rien arrangé. Le super-humain avait donc obtempéré.

Les soldats invitent le scientifique à se diriger vers les installations. Le Fauve fait très doucement mouvement vers ce qui se fait de plus méprisable en matière d’être humain, Henry Peter Gyrich. Le grand rouquin est à dégoûter MacCoy de son prénom : arriviste, xénophobe et représentant du gouvernement imbu de son pouvoir. C’est le type même de personne qui se réjouit de la triste situation actuelle.



Le professeur l’ignore et s’arrête devant miss Walters. Il s’efforce de ne rien reprocher à la jeune femme : tout le monde avait fait des choix durant cette guerre. De sa grosse voix sombre, il dit doucement :

- Bonjour Jennifer.

Henry P. Gyrich ne prit la peine d'engager plus avant la conversation. Mettre à l'aise ses agents était le cadet de ses soucis. Il leur tourna le dos et mit en marche un système d'écrans multiples. Tour à tour apparurent le visage placide du secrétaire d'était Jack Koonings, celui de la charmante Val Cooper et enfin la face grimaçante de Norman Osborn délégué du Colorado.

"Nous pouvons commencer. Comme vous le savez, l'initiative est issue d'un brainstorming des professeurs Stark, Pym et Richards visant à améliorer la sécurité du monde et à apaiser le citoyen américain quant à l'ordre du monde. La prolifération ces dix dernières années de redresseurs de torts surhumains était devenue intolérable, et la Commission aux Activités Surhumaines et synergie avec le SHIELD aura dorénavant pour mission de coordonner et organiser différentes factions de surhumains mandatés par le gouvernement, disséminés dans les cinquante-deux états unis d'Amérique.

Pourquoi sommes-nous ici aujourd'hui? Il est normal, logique et tout simplement naturel que ces soi-disant héros ne soient pas placés sur le terrain sans formation et sans contrôle de professionels quant à leur droiture et leurs discipline. C'est pourquoi nous vous avons invités, vous Docteur Samson pour votre connaissance de l'esprit humain notamment depuis vos recherches sur l'application des rayons gamma, vous Professeur McCoy pour votre expérience de la pédagogie appliquée aux méta-humains et Maître Walters pour votre double expérience de femme de loi et d'agent de l'ordre public national."

Il grimaça un instant. Il venait de faire l'éloge d'individus qu'il abhorrait pour ce qu'ils représentaient, la réussite d'une classe qu'il détestait viscéralement et qui impunément avait bravé la loi et l'ordre public. La parole était désormais ouverte.

Les naseaux du Fauve crache un souffle bref de manière menaçante. Il tourne sa tête massive à droite puis à gauche comme pour prendre la mesure de la vaste salle aux murs de métal, équipé du dernier cri en matériel de conférence. L’ascenseur qui avait conduis, sous bonne escorte, les formateurs à ce niveau avait dégringolé au moins une centaine de mètre à travers le gneiss de la région et un petit monorail magnétique les avait déplacer d’au moins un kilomètre. Le complexe souterrain doit être cyclopéen et sa fonction est indiscutablement plus la sécurité que l'enseignement. Il a bien moins des allures de centre de formation que de... prison.

Le professeur MacCoy s’arrête enfin sur le rouquin en costume cravate qui leur sert de conférencier et avec un dédain affiché, demande :

- Et si il nous prenait l’envie de refuser cet honneur, monsieur Gyrish ?

Gyrich eut un regard méprisant pour le Fauve quand ce dernier avait posé sa question. Ce regard ne dura qu'un seconde et fit place à un bref sourire poli, comme pour se faire pardonner de sa réaction puis il répondit sur un ton aussi courtois que possible. Pour un homme comme lui un ton courtois ressemblait plus à une réponse de la plus pure langue de bois et s'il n'avait pas eu ses lunettes noires on aurait pu voir autant de mérpis que de menace dans ses yeux.

" Eh bien docteur Mc Coy nous en serions désolés et prendrions acte de ce refus. Vous seriez écarté de ce projet aussi prometteur que salutaire et nous nous efforcerions de vous trouvez un remplaçant à la hauteur de la tâche. "

Gyrich était content de sa réponse, i ls'imaginait que le mutant avait voulu le piéger en le poussant à le menacer directement, ce qu'il aurait fait avec un grnad plaisir s'il n'y avait pas eu les autres protagonistes. Il était là pour les pousser à s'impliquer dans ce projet, pas pour les braquer d'emblée. avoir le Fauve dans leur équipe de formateurs serait un plus autant pour l'image positive qu'il avait que pour ses compétences. ses capacités intellectuelles et son pacifisme représentait en revanche une menace car il serait plus dur à manipuler. Il n'était pas d'ailleurs clairement établi que la manipulation par la douceur soit la meilleure des méthodes. Les gens intelligents sont ne général plus difficiles à berner sur le long termes, surtout s'ils ne sont pas mégalomanes. La menace des conséquences de son absence de ce programme était encore la mailleure des façons de forcer la main du scientifique mutant le plus respecté après le professeur Charles Xavier.

MacCoy jette un regard doré méchant par-dessus ses lunettes avant d'ajouter sur un ton mielleux :

- Bien Monsieur Gyrish. Prenez donc officiellement acte de mon refus, ici et devant témoin. Vous direz à Stark qu'il n'ai plus question pour moi de cautionner de quelque manière que ce soit ses exactions visant à transformer des être sensibles en esclave sous la menace d'un gouvernement et ce quel qu'il soit, même celui des Etats-Unis d'Amérique.

Le Fauve, prêt à tout, attend alors pour voir ce que l'agent du gouvernement entend par "écarté du projet".

Peter Henry Gyrich était aux anges, le refus du Fauve était un coup dur pour le projet mais cela lui éviterait d'avoir à traiter avec un pacifiste convaincu et intelligent de surcroit. Les accusations portées par le mutant auraient du le laisser de marbre mais cela provoqua chez lui une montée d'adrénaline qui faillit se traduire par une réplique en montant dans les tons.
Pendant un instant le visage de l'agent du gouvernement eut un air aussi colérique qu'il lui était possible de parâitre sans virer au rouge puis il redevint calme et mérpisant, comme sa réponse.

" Gardez vos calomnieuses hypothèses pour vous docteur Mc Coy. Les Etats Unis n'ont jamais cautionnés et ne cautionneront jamais toutes formes d'esclavage, c'est garantit par la constitution. Je pense que vous frisez la paranoïa et dans ses conditions j'accepte avec regret vôtre départ. "

Son seul regret se situait dans la difficile discussion qui s'en suivrait avec stark quand il lui reprocherait de ne pas avoir su convaincre l'un des mutants les plus respectés d'apporter son aide et son soutient en intégrant le projet.
Evidemment il aurait souhaité faire mettre le Fauve aux arrets pour éviter tous risques de fuites mais il ne pouvait pas le faire devant les autres héros. Si ça ne tenait qu'à lui il le ferait mettre au secret dsè sa sortie de la pièce mais cela pouvait tourner mal car une telle éventualité n'avait pas été envisagée.

" Un hélicoptère vous raccompagnera. Je tiens à vous rappeler que tout ce que vous avez vu ici et tout ce dont nous avons discuté relève du secret défense. Nous comptons donc sur vôtre totale discrétion. "

Les yeux dorés du professeur MacCoy, par-dessus ses verres en demi-lune, ne lâche pas Gyrish pendant une minute qui semble très longue au grand rouquin chafouin puis il crache à nouveau un souffle bref par les naseaux et se tourne vers les super-humains présents. Le colosse à la fourrure bleue et aux traits bestiaux les dévisage un à un puis de sa grosse voix sombre de ténor dans laquelle sourd une sincérité touchante, il dit :

- Ne croyez pas que je vous juge. Il y a à faire ici pour apprendre à ceux qui y seront envoyés à rester en vie et à faire les bons choix. Mais je vous demande de garder à l’esprit que la plupart d’entre eux seront des engagés forcés dont le gouvernement niera le libre arbitre et qui seront privé du droit à s’autodéterminer parce qu’ils sont simplement… différents. La présence de cet individu…

Il fait un geste du mufle vers l’agent du gouvernement sans lui adresser un regard :

- … à elle seule montre ce que l’on peut deviner de ce que l’Initiative leur réserve. Au revoir.

Le mutant en salopette fait rouler ses épaules musculeuses sous sa chemise blanche pour faire doucement un tour sur lui-même et se diriger placidement, sur les phalanges de ses 4 pattes, vers la double-porte anti-explosion en acier trempé qui ferme la pièce. Les deux battants s’écartent bruyamment devant lui puis se referment sur son passage, son absence créant un froid dans l’assistance.

-> Les couloirs du complexe souterrain